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Diptyque, Claire apparait de dos.

Claire

Pourquoi suis-je si pressée ? A l’évidence, parce que je suis mortelle. Alors forcément, ça me donne envie de tout faire, tout voir, tout écouter, tout expérimenter. Sauf que, je réalise qu’une seule vie ne suffirait pas, et ça, ça me donne le vertige. Alors de temps en temps, j’appuie sur l’accélérateur, pour être sûre, de ne pas en perdre une miette. Christophe André, le psy qui t’apprend à vivre un peu plus heureux, dira que ce sentiment s’appelle « l’accélérite, une sorte d’inflammation de notre sentiment de manquer de temps. » Au fond, c’est légitime, naturel, même. Ce qui l’est moins, en revanche, c’est que, cette frénésie acheteuse est stimulée par la société de consommation, dans laquelle nous vivons, proposant pléthore de bonheurs matériels dans un but purement lucratif. Alors, lorsqu’une jeune marque, revendique une éthique « slow », je veux savoir si entreprendre vertueusement est possible.

Victoire dans son salon, feuilletant un livre

Victoire

Victoire illustre parfaitement l’aphorisme de Brillat-Savarin « Dis-moi ce que tu manges : je te dirai ce que tu es ? » Avec ses trois enfants, elle a trouvé l’équilibre nécessaire à chacun, sans restriction mais avec modération, pour concilier plaisir et santé. Elle n’a pas vraiment de principes, elle est guidée naturellement par un mode de vie sain et respectueux. Ses choix visent à rendre sa vie, et celle de sa famille, la plus savoureuse possible. Les choix forts qu’elle opère dans son métier sont raccords avec sa vie personnelle. Les intentions particulières vis-à-vis de ses employés ou des gens du quartier, son engagement auprès des réfugiés politiques, qu’elle évoquera à demi-mot, compose le portrait d’une femme que j’admire pour son humilité.

Portrait Didier Fournier, Saint Martin en Ré

Didier, de nature et d’iode.

« C’est ta première fois sur l’Ile de Ré ? » cette question on me l’a posé plusieurs fois lors de mon séjour estival à Saint-Martin, un peu comme quand tu vas à New York « First time in NY city ? » Des villes magnétiques dans lesquels tu es à la fois le touriste de passage mais aussi l’acteur d’un film à ciel ouvert où tu es soumis à la force de la nature. Certainement cette force qui a l’a happé sur cette île, lui, Didier, le gars de la Lorraine qui n’avait rien avoir avec la mer et ses accointances.

Marie Maurage, agricultrice urbaine et engagée.

Je contacte Marie Maurage par mail pour lui proposer de la rencontrer sur son exploitation parce que j’ai lu qu’à Marseille une ferme pédagogique a rouvert depuis un an au cœur des cités des quartiers Nord. Ça me semblait insolite, antinomique et en même temps tellement audacieux. Quelques minutes au téléphone pour comprendre que Marie est une femme passionnée par son métier et respectueuse de la nature et des hommes. C’est après vingt ans passés à élever ses bêtes à Briançon que Marie décide de quitter sa montagne pour «passer à autre chose». Lorsqu’elle entend parler d’un appel d’offres de la ville de Marseille sur une de ses fermes pédagogiques, Marie n’hésite pas. La ferme en question est en piteuse état mais Marie y voit un fort potentiel. Depuis quinze mois c’est dans cette ferme des quartiers Nord que Marie s’est établie avec son troupeau. C’est une militante engagée qui produit du bio, et dans la ferme de la Tour des Pins elle a bien l’intention et l’ambition d’éduquer la jeune génération au «bien-manger». Marie est aussi présidente …