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Diptyque, Claire apparait de dos.

Claire

Pourquoi suis-je si pressée ? A l’évidence, parce que je suis mortelle. Alors forcément, ça me donne envie de tout faire, tout voir, tout écouter, tout expérimenter. Sauf que, je réalise qu’une seule vie ne suffirait pas, et ça, ça me donne le vertige. Alors de temps en temps, j’appuie sur l’accélérateur, pour être sûre, de ne pas en perdre une miette. Christophe André, le psy qui t’apprend à vivre un peu plus heureux, dira que ce sentiment s’appelle « l’accélérite, une sorte d’inflammation de notre sentiment de manquer de temps. » Au fond, c’est légitime, naturel, même. Ce qui l’est moins, en revanche, c’est que, cette frénésie acheteuse est stimulée par la société de consommation, dans laquelle nous vivons, proposant pléthore de bonheurs matériels dans un but purement lucratif. Alors, lorsqu’une jeune marque, revendique une éthique « slow », je veux savoir si entreprendre vertueusement est possible.

Xavier dans sa cuisine

Xavier

Les hommes seraient-ils plus timides que les femmes pour révéler leurs penchants gustatifs ? De prime abord, le sujet semble plutôt féminin. Autour de moi, ils sont de plus en plus nombreux à s’intéresser à la question d’une alimentation « en conscience ». François, sportif de haut niveau, limite sa consommation de viande à une à deux fois par semaine, préférant le reste du temps les céréales et les légumineuses. Hugo, en période d’examens, veille à consommer davantage de légumes et de fruits frais. Quant à Xavier, c’est grâce à ses rencontres et à ses réflexions, qu’il a fait le choix d’une vie végétarienne, en toute décontraction et dans une grande souplesse.

Clarisse

Une vieille histoire entre Clarisse et moi. Une mission dans une agence de pub de quelques jours, qui a durée quelques mois, et la rencontre de Clarisse. Une fille décontractée, à la joie de vivre innée qui a grandit non loin de Paris mais suffisamment pour se sentir « une fille de la campagne ». Son enfance est rythmée par les balades dans la nature, la cueillette de fruits ou encore la préparation, entre sœurs, de plats simples pourvu que ce soit « maison ». Chez Clarisse se dégage un joyeux mix’n’match de green attitude, de textiles en wax, d’objets chinés le tout sans hiérarchie. Et pour elle, consommer responsable c’est comme apprendre à dire « merci », une base dans la vie qu’elle transmettra naturellement à son petit garçon.  

Alison, assise, dans son salon

Alison

On me demande souvent si je suis végétarienne parce que, par exemple, au resto je ne choisis jamais de viande. Je réponds alors que « non je ne suis pas végétarienne en l’occurrence parce que je mange du poisson » et que si je mange de la viande je veux savoir un minimum d’où elle vient. Chez les amis ou la famille, c’est toujours un peu délicat de demander la traçabilité de ce gigot d’agneau cuit au four à basse température pendant des heures, qui a été arrosé régulièrement pour ne pas sécher et parsemé de fleur de sel et de thym. Si je respecte la condition des animaux, j’aime aussi faire plaisir et partager. Opportuniste ? non flexitarienne, c’est un peu barbare comme terme mais puisqu’il faut rentrer dans une case… Et avec les enfants, comment faut-il s’y prendre ? Comment conjuguer plaisir et bien fait pour la santé ? Ne pas les priver pour ne pas générer de la frustration et en même temps, ne pas tout leur autoriser parce que nourrir c’est aimer et …

Victoire dans son salon, feuilletant un livre

Victoire

Victoire illustre parfaitement l’aphorisme de Brillat-Savarin « Dis-moi ce que tu manges : je te dirai ce que tu es ? » Avec ses trois enfants, elle a trouvé l’équilibre nécessaire à chacun, sans restriction mais avec modération, pour concilier plaisir et santé. Elle n’a pas vraiment de principes, elle est guidée naturellement par un mode de vie sain et respectueux. Ses choix visent à rendre sa vie, et celle de sa famille, la plus savoureuse possible. Les choix forts qu’elle opère dans son métier sont raccords avec sa vie personnelle. Les intentions particulières vis-à-vis de ses employés ou des gens du quartier, son engagement auprès des réfugiés politiques, qu’elle évoquera à demi-mot, compose le portrait d’une femme que j’admire pour son humilité.

Jeanne

C’était une rentrée quasi caniculaire. On était pas très nombreux dans la classe mais la maîtresse paraissait intimidée par notre présence. Jeanne était assise sur le même banc que moi. Je l’ai tout de suite remarquée parce qu’elle portait un chemisier que je possédais dans ma garde-robe. La directrice a fait une petite intervention pour rappeler le règlement, on s’est regardé avec Jeanne, en signe de solidarité sans doute. Cette rentrée en grande section avait une valeur tout à fait particulière puisque c’était celle de nos filles respectives.

Marie et Mathieu

Marie pourrait tenir un restaurant étoilé, si elle n’avait pas d’autres passions qui l’animait dans la vie, tant elle est érudite sur le sujet. Le matin, quand on se retrouve au café, on parle de beaucoup de choses, futiles et parfois très graves et on parle aussi de bouffe, de bonne bouffe, de plats mijotés, de cuisine thaï, de poulpe. Aux côtés de Marie, il y a Mathieu. Tous deux partagent le quotidien, le travail et le plaisir de la table.

David s'aprête à executer une figure acrobatique avec Lisa.

Jeunes et joyeux saltimbanques

J’ai toujours trouvé que la rue était un formidable espace d’expression artistique. Exit les 4×3 qui polluent notre environnement à coup de fausses promesses et de désillusions, il suffit d’être un tantinet attentif pour remarquer messages et œuvres qui investissent l’espace public. On leur reconnaitra souvent une valeur subversive notamment lorsqu’il s’agit de street art. Dans la rue, il est aussi question de  théâtre, de groupes musicaux ou de danses urbaines. Le collectif la galipette se définit comme « un quintet de portés acrobatiques à la croisée du content pour rien ou plutôt pour tout et du cirque forain ». Sur le port de Saint-Martin-de-Ré, cet été, ils se sont emparés de la rue comme des dealers de poésie urbaine mêlant acrobaties vertigineuses et situations burlesques.

Portrait Didier Fournier, Saint Martin en Ré

Didier, de nature et d’iode.

« C’est ta première fois sur l’Ile de Ré ? » cette question on me l’a posé plusieurs fois lors de mon séjour estival à Saint-Martin, un peu comme quand tu vas à New York « First time in NY city ? » Des villes magnétiques dans lesquels tu es à la fois le touriste de passage mais aussi l’acteur d’un film à ciel ouvert où tu es soumis à la force de la nature. Certainement cette force qui a l’a happé sur cette île, lui, Didier, le gars de la Lorraine qui n’avait rien avoir avec la mer et ses accointances.

Portrait Julia

Julia

  Julia est une amie de Lucie ma sœur, elles ont travaillé ensemble sur la réalisation d’un livre de cuisine. Je cherchais des personnes pour mes interviews, Lucie a tout de suite pensé à Julia, «tu vas voir c’est une pâtissière hors-pair, on a vraiment un bon feeling, j’adore cette fille, elle est trop pétillante».

Ninn

Ninn a le profil d’une princesse slave rebelle et boulimique de créativité. Elle est la créatrice de la marque Ninn Apouladaki. Je l’ai rencontrée chez elle, à Marseille, dans son appartement aux allures de maison de vacances où la couleur de la porte d’entrée est assortie au bleu du ciel phocéen. Je savais que Ninn était devenue végétarienne depuis peu, sa démarche et ses habitudes alimentaires m’intéressaient, je voulais savoir comment elle s’était engagée dans cette voie. Au-delà de ses habitudes alimentaires, j’ai découvert un mode de vie en osmose avec la nature et les animaux.

Portrait de Marie pacifique

Marie

Marie je l’ai rencontrée l’année dernière lors d’un atelier floral qu’elle organisait chez elle, en Provence, sur sa colline. C’était le début de l’été. Elle avait installé des tables sous l’ombrage des arbres. Immortelles, cheveux d’ange et autres fleurs sauvages fraichement cueillies de son jardin jonchés le sol. Un hymne à la nature que Cézanne savait si bien honorer. Marie-Pacifique c’est une touche-à-tout de talent, elle a le talent de faire de son quotidien un moment de poésie.

Marie Maurage, agricultrice urbaine et engagée.

Je contacte Marie Maurage par mail pour lui proposer de la rencontrer sur son exploitation parce que j’ai lu qu’à Marseille une ferme pédagogique a rouvert depuis un an au cœur des cités des quartiers Nord. Ça me semblait insolite, antinomique et en même temps tellement audacieux. Quelques minutes au téléphone pour comprendre que Marie est une femme passionnée par son métier et respectueuse de la nature et des hommes. C’est après vingt ans passés à élever ses bêtes à Briançon que Marie décide de quitter sa montagne pour «passer à autre chose». Lorsqu’elle entend parler d’un appel d’offres de la ville de Marseille sur une de ses fermes pédagogiques, Marie n’hésite pas. La ferme en question est en piteuse état mais Marie y voit un fort potentiel. Depuis quinze mois c’est dans cette ferme des quartiers Nord que Marie s’est établie avec son troupeau. C’est une militante engagée qui produit du bio, et dans la ferme de la Tour des Pins elle a bien l’intention et l’ambition d’éduquer la jeune génération au «bien-manger». Marie est aussi présidente …